A PROPOS
Dans son atelier parisien, Lamiel redonne vie aux fragments du passé. Sur des papiers anciens patinés par le temps, des silhouettes émergent, des visages se devinent. Des présences silencieuses, venues d’ailleurs, ancrées dans la mémoire et la matière. Papiers tachés, jaunis, piqués de différentes nuances et textures s’assemblent pour faire partie du paysage artistique .
Lamiel a sa méthode têtue : elle attaque par la recherche de vieux papiers, couvertures de livres anciens, reliures et parchemins tous piqués, texturés, jaunis, recolorés par le temps ; encore lui.
Cette tâche courbée deviendra une colline ou une dune. Ces fragments de pages mouchetés, des falaises. Ces éclaboussures hasardeuses se métamorphosent en cases de pierres sèches collées dans un mortier d’argile.
Lamiel court puces, brocantes et vide greniers, fouille et récupère chez des bouquinistes éloignés.
Récupérer : re-prendre possession.


Réminiscences…
Il y a des lieux que l’on traverse et d’autres qui nous habitent. Lamiel peint ces échos lointains, ces images furtives que l’on croit déjà avoir vues. Entre la Grèce, le Maroc et l’Afrique, dans le silence des dunes, le bleu profond des îles ou la chaleur vibrante des terres lointaines, elle capture ces instants suspendus où l’âme reconnaît ce qu’elle n’a peut-être jamais vu.
Son œuvre est une cartographie intime, une empreinte de voyages rêvés autant que vécus.


l’art de figuratioN
En Afrique, selon Senghor, les mots appellent des images dès que l’on parle. Dans ces oeuvres-ci, les images renvoient aux mots, à des chants, à des voyages. Une poésie d’un lyrisme discret parcourt la toile, incite à réfléchir et à rêver.
Souvent, devant une oeuvre, l’amateur d’art, à un moment le regardeur, pressé ou attentif, recule ; ici, il faut s’approcher pour scruter la posture de cet homme allongé sur sa natte, la main d’un enfant, cet éclat de bois incrusté, une pirogue, quelquefois de minuscules morceaux de végétaux .
Lamiel passe du hasard de ses trouvailles à sa nécessité de peintre.
— Olivier Todd
Moutons, ânes, chameaux silencieux… Ils traversent les œuvres de Lamiel comme des ombres bienveillantes. Figures de passage, ils portent avec eux la douceur des terres arides, la lenteur des caravanes, le murmure du vent sur la pierre.
Entre les pigments et les papiers anciens, ils veillent, paisibles et immuables, témoins discrets des paysages du monde.
Au cœur de Paris, son atelier est un écrin de papiers jaunis, de tissus anciens et d’objets chinés patiemment rassemblés. Entre ses murs, les vestiges du passé renaissent sous une nouvelle lumière, s’animent sous les gestes du pinceau…
Pour suivre ses créations au fil du temps, suivez Lamiel sur Instagram. Et pour découvrir ses œuvres en personne, consultez la page « Expositions ».


“Ici, c’est autre chose que loin, c’est ailleurs .”
— Jean Giono